Poème de Louise Glück


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« Au bout de ma douleur

il y avait une porte.

Écoute-moi bien : ce que tu appelles la mort,

je m'en souviens.

En haut, des bruits, le bruissement des branches de pin.

Puis plus rien. Le soleil pâle

vacilla sur la surface sèche.

C'est une chose terrible que de survivre

comme conscience

enterrée dans la terre sombre.

Puis ce fut terminé : ce que tu crains, être

une âme et incapable

de parler prenant brutalement fin, la terre raide

pliant un peu. Et ce que je crus être

des oiseaux sautillant dans les petits arbustes.

Toi qui ne te souviens pas

du passage depuis l'autre monde

je te dis que je pouvais de nouveau parler : tout ce qui

revient de l'oubli revient

pour trouver une voix :

du centre de ma vie surgit

une grande fontaine, ombres

bleu foncé sur eau marine azurée. »

Traduit par Marie Olivier, dans Poésie, en 2014, et diffusé par Cairn.info.


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